Electro Deluxe, concert au Nouveau Casino (Paris) - 19 mai 2005

Dans un Nouveau Casino honorablement rempli, les musiciens d’Electro Deluxe font leur apparition et comptent bien marquer les esprits de leur jazz électronique. La couleur est annoncée dès les premières notes de « Please », morceau planant qui fait s’envoler la section cuivre et qui laisse présager une fusion jazz funk qui trouve sa place entre un Herbie Hancock et un Wise pour la pincée d’électro saupoudrant le tout. Détendu, souriant, Electro Deluxe nous le fait savoir et c’est avec « Seat back » que le groupe prend l’envergure d’un albatros du jazz funk. Albatros, oui, car ce soir, le groove ne fait pas dans la dentelle, la section rythmique nous le prouve allègrement. Solide, puissante, elle soutient l’incroyable Fender Rhodes et nous amène au volant d’une Pontiac rouge, intérieur chamois, dans les rues d’un L.A période 70’s. Jusqu’où l’engin va-t-il nous conduire ? Dans les bras de Crystal très exactement. Première invitée de la soirée from Atlanta, la chanteuse interprète magnifiquement un « Right to be Blue » qui met au tapis la soupe - soul actuelle made in USA. Suit « Mellow » au groove dansant qui entraîne ces messieurs et dames à occuper le dance floor. L’explosion pointe, les cuivres s’élèvent. Trompette et saxophone se parlent et échangent un free jazz endiablé. Jubilatoire. Pas le temps de souffler, Crystal rejoint le quintet luxueux pour un « Mr Freeze », accompagné de Philippe Sellam au saxophone, qui réchauffe les âmes des amateurs de soul sexy. Ce soir, la vibe Electro Deluxe parcourt le corps du spectateur et c’est précisément sur le point G qu’elle s’attarde. Ouverture de leur très réussi premier album, « Point G » synthétise l’esprit et la touche Electro Deluxe. Ovationnés par le Nouveau Casino, ils reviennent sur scène pour deux rappels explosifs devant un public conquis. Hybride, percutante, planante, la musique d’Electro Deluxe flirte avec celle de leurs aînés, les Hancock, Truffaz, Davis qui, à n’en point douter, seraient fiers de voir cette nouvelle génération qui fusionne habilement le jazz, le funk, la soul et l’électro. Pour ceux qui n’ont pu partager ces moments, il n’y qu’un mot : Stardown, leur premier album.