Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Chronics and Co
10 mars 2006

Joseph d'Anvers + Cyrz, concert à l'Européen (Paris) - Mardi 28 février

joseph_20d_anvers

C'est avec une légère méfiance que je pénétre dans la salle de L'Européen, ce soir. En effet, comment appréhender ce jeune chanteur adoubé par Miossec, mais dont l'album a été produit par un membre des Valentins, à l’instar de la tiède Pauline Croze ?

Entrons dans la salle. Cyrz, seul avec sa guitare classique, chante doucement dans le micro. Le public rit parfois, les paroles sont, dirons-nous, drôles et mignonnes et on pense inévitablement à Mathieu Boogaerts. Le public, bon-enfant, écoute attentivement et rit parfois. On attendra la version live avec groupe pour savoir quoi penser du talent du jeune homme.

Avant l’entrée en scène de Joseph D'Anvers et de ses musiciens, s’élève une musique atmosphérique et une phrase, en boucle, se fait entendre : 'A trop regarder les choses en face on finit par devenir aveugle' : une façon de se déclarer chantre de la lucidité après qu'un certain Dominique A (dont l'ombre de corbeau majestueux planera tout le long de la soirée) se soit auto-proclamé ironiquement 'le chantre du murmure' ?

Joseph d'Anvers, arborant un t-shirt des Black Keys, entame les premières notes de 'A contretemps', premier titre de l'album 'Les Choses en face'. La voix est superbe, posée, parlée, on pense à Daniel Darc sur le sublime 'Crêve-Coeur'. Le groupe joue bien, les orchestrations rendent parfois passionnantes des chansons pourtant assez linéaires. Grâce au talent de ses musiciens, en particulier Jean-Charles Versari (issu du grand groupe que fut Les Hurleurs), D'Anvers a du panache.

Le public de l'Européen est conquis, mais calé dans son fauteuil rouge, il râle quand les (jeunes) gens dans la fosse se lèvent, il veut continuer à regarder son DVD vivant, et d'Anvers, jeune garçon trop poli (il dédie une chanson à ses parent présents dans la salle), ne demande pas au public de se lever. Alors qu'il est évident que ce type, qui fait allusion au récent concert parisien des Arctic Monkees, vient du rock et veut clairement se placer dans cette lignée.

Malgré ce problème de positionnement, c’est un examen réussi pour le baladin de Pigalle, qu’on sent plus proche de dEUS et de Françoiz Breut que de Carla Bruni et autres vieux-jeunes qui encombrent le cœur des bobos de l’hexagone, et auxquels il risque d’être assimilé.

Mais soyons confiants : le meilleur est à venir.

Publicité
Commentaires
Publicité