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Chronics and Co
23 mars 2006

Monsieur Gainsbourg Revisited (2006)

t_serge

Il y a 15 ans, le 2 mars 1991, disparaissait Serge Gainsbourg. Cet homme à tête de chou qui maniait la langue française avec une telle agilité, une telle élégance et surtout une telle intelligence. Un black trombone énorme serait de rigueur pour rassembler tous ses textes ainsi qu'un bon scenic railway pour embarquer Melody, Marylou, Lola, Samantha etc etc. Pour la première fois depuis longtemps, après des années d’overdose de best of et autres compilations, un vrai projet Gainsbourg se retrouve dans les bacs. « Monsieur Gainsbourg Revisited » est l’occasion de découvrir une partie de l’œuvre de ce grand monsieur réinterprétée par une poignée d’artistes qui font les beaux jours de la musique pop rock électro actuelle. Pour démarrer l’exercice, Franz Ferdinand, accompagné de Jane Birkin, allume la brèche avec une version de Sorry Angel (« A Song For Sorry Angel ») tranchante où l’on peine à reconnaître le son du combo d’Alex Kapranos. L’énergie des écossais est relayée par un « I Love You Me (Me Either) » sensuel qu’interprète avec délicatesse la troublante Cat Power, nouvelle prêtresse du folk américain, accompagnée du mannequin anglais Keren Elson. Le maître aurait sans doute apprécié… « I Just Came To Tell You That I’m Going », chantée par Jarvis Cocker, est un des morceaux de bravoure du disque où l’ex-leader de Pulp  pose sa voix profonde sur les arrangements de Kid Loco. On passe le « Requiem For A Jerk » de Brian Molko, un poil trop maquillé et on prend la direction de « L’Hôtel » de Melody Nelson où Michael Stipe a posé ses valises le temps d’une reprise sombre et hypnotique. Le casting ne s’arrête pas là puisque Marianne Faithfull se lie avec la paire mythique du reggæ (Sly&Robbie) sur une « Lola Rastaquouère » rythmiquement pétaradante. Il faudra attendre l’excellente relecture d’un des premiers classiques de Gainsbourg (« Le Poinçonneur Des Lilas ») par The Rakes, pour retrouver la lumière avec ce « Just A Man With A Job » qui pourrait facilement faire figure d’hymne rock outre Manche. Avant de quitter l’antre des amis de Gainsbourg, on écoute la timide Carla Bruni toujours à l’aise guitare voix sur un « Those Little Things » qui clôt ce très bel hommage à un poète de génie dont les paroles (ici adaptées par le célèbre parolier Boris Bergman) et la musique continueront de résonner dans les têtes pour bien des années encore…

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