Grizzly Bear (1ère partie Mai), concert au Nouveau Casino (Paris) - Lundi 4 Septembre 2006
Récemment signé sur le label tête-chercheuse
Warp, Grizzly Bear est un groupe qui semble vouloir
réinventer la pop, à l’instar d’Animal Collective ou Coco Rosie.Depuis qu’on les
avait découverts au Point Ephémère en mai dernier, on savait qu’ils avaient
préparé un tout nouvel album Yellow House, aujourd’hui dans les bacs, et qu’ils
avaient fait une prestation remarquée à la Route du Rock. Devant un public plus
ou moins attentif, les New-Yorkais débutent leur show avec un morceau rageur
qui semble se développer à la manière d’un serpent déroulant son corps. C’est
donc ça, le nouveau son de Grizzly Bear ! Une tendance à étirer les
morceaux pour les faire s’évanouir sous des voix éthérées et noyées sous la
reverb. Car les 4 musiciens de Grizzly Bear sont des fins artisans qui
brouillent les pistes et proposent une improbable rencontre entre Simon &
Garfunkel, The Electric Prunes et Interpol. Menés par un batteur machiavélique
et un guitariste émérite, ces gars-là font une musique tendue et atmosphérique,
mais, erreur de jeunesse sans doute et au nom d’un incessant désir
d’expérimenter, le groupe contourne ou semble hésiter à délivrer ses mélodies
les plus pop et les plus accrocheuses, accouchées sur disque (Fix it, Don’t
ask). Ca passe la plupart du temps, mais ça casse aussi, et l’ennui pointe sa
mâchoire surpuissante. Après un show qui aura malgré tout frôlé le sublime à
plusieurs reprises, votre humble serviteur quitte le Nouveau Casino, un poil
déçu mais serein quant à l’avenir de ces jeunes scientifiques du son. Autour de
moi, comme tout au long du concert, on entend le blah-blah grinçant des
professionnels de la profession, avides de petits groupes qui montent, de hype,
mais encore plus avides de frime et d’exposition. Au diable !
http://www.ilovemai.com
http://www.grizzly-bear.net